Cet article a été initialement publié sur Le Nouvelliste
Pascale Albernhe-Lahaie envisage de se présenter à la mairie de Trois-Rivières. Et ce n’est pas toute seule qu’elle pourrait faire le saut, mais bien avec le nouveau parti Trois-Rivières Ville Forte.
«En ce moment, je réfléchis sérieusement à rejoindre le parti Trois-Rivières Ville Forte, d’en être également la cheffe pour éventuellement me présenter comme candidate à la mairie de Trois-Rivières aux prochaines élections», confirme la conseillère du district des Rivières.
Elle compte annoncer sa décision d’ici «quelques semaines à quelques mois». «Le temps de réflexion que je me donne c’est aussi pour aller sonder mes citoyens, mon monde, les gens de mon district.» Elle va aller à leur rencontre pour savoir ce qu’ils pensent de sa vision et d’un parti comme Trois-Rivières Ville Forte.
Mme Albernhe-Lahaie souhaite proposer «un nouveau modèle de gestion plus proche, plus respectueux du citoyen».
Actuellement, c’est difficile d’avancer de manière concertée à la Ville, selon elle. «J’ai l’impression qu’on n’a pas de réflexion commune sur les dossiers importants. Je pense au parc industriel 40-55, à la taxe piscine, à la taxe sur l’immatriculation. On voit que les gens en parlent beaucoup. Ils ont soif d’être consultés, d’être considérés dans les décisions.»
Ce n’est pas le cas actuellement, estime la conseillère. «On reçoit les ordres du jour à la dernière minute. C’est juste impossible d’aller consulter les gens. Au bout du compte, les décisions se prennent en huis clos autour de 5 à 15 personnes maximum.»
En quoi un parti peut faire une différence? Selon elle, Trois-Rivières Ville Forte peut devenir un point de ralliement, de rassemblement pour les citoyens. «Les gens vont pouvoir venir discuter des enjeux, des problématiques qu’ils vivent. C’est important de créer un espace où ces discussions, ces débats peuvent avoir lieu. Ce sera un lieu d’échange où les gens se sentent respectés.»
Il ne s’agit pas pour autant de «consulter à outrance», précise-t-elle. Mme Albernhe-Lahaie rappelle d’ailleurs qu’environ 95% des dossiers sont votés à l’unanimité. Mais certains dossiers importants pour la population mériteraient une marche à suivre différente.
«Quand ce sont des dossiers qui touchent les gens, leur qualité de vie ou qui génèrent de la frustration, on deviendrait légitime de tenir une consultation ou une réunion avec un ordre du jour clair. Qu’on soit d’accord ou pas, tout le monde va être bien accueilli. C’est important de considérer l’ensemble des points de vue, d’avoir une réflexion commune.»
Cela fait partie de la «gestion rassembleuse» qu’elle compte mettre de l’avant, dit-elle, tant auprès des citoyens que des conseillers.
«Moi, ce qui m’inspire, c’est vraiment qu’on sorte de nos bureaux, qu’on aille à la rencontre des citoyens.»
— Pascale Albernhe-Lahaie, conseillère du district des Rivières
Trois-Rivières Ville Forte n’est pas encore un parti dûment autorisé. Son nom a été réservé auprès du Directeur général des élections (DGE), mais la demande d’autorisation n’a pas encore été déposée. Ce sera bientôt fait, affirme Mme Albernhe-Lahaie, qui précise que le parti a toutes les signatures nécessaires.
La formation politique compte présenter un candidat dans chaque district aux élections du 2 novembre 2025.
Les élus municipaux ne l’ont pas facile. Plusieurs ont démissionné dans les derniers mois en raison d’un climat difficile. Pascale Albernhe-Lahaie a elle-même dénoncé des propos qu’elle jugeait irrespectueux au cours de son mandat. Pourquoi envisager d’aller encore plus loin dans son implication politique dans un tel contexte?
«Premièrement, je suis très passionnée par ce que je fais. J’aime ma ville, mais j’aime aussi profondément les citoyens que je représente, les citoyens de la ville de Trois-Rivières. Ce qui m’anime beaucoup, c’est comment je peux les servir, comment je peux prendre soin de mon monde.»
— Pascale Albernhe-Lahaie, conseillère du district des Rivières
Elle est la première femme à annoncer officiellement qu’elle est en réflexion pour se présenter à la mairie. D’ailleurs, il n’y a jamais eu de mairesse à la tête de la Ville de Trois-Rivières.
«Qu’on soit un homme ou une femme, ce n’est pas tant ce qui compte. C’est plutôt ce que tu apportes. Ce que tu apportes, c’est une vision. On a de beaux modèles de mairesses qui arrivent à faire le travail et qui apportent une vision claire et intéressante pour la population. Personnellement, j’ai un désir d’arriver avec une vision de gestion qui va être profitable et plus respectueuse des citoyens.»