Cet article a été initialement publié sur Le Nouvelliste
Lettre ouverte – Par Pascale Albernhe-Lahaie
Taxer l’immatriculation à Trois-Rivières, pourquoi en parler de nouveau? Parce que le sujet demeure brûlant et qu’un récent sondage Le Nouvelliste-Cogeco-SOM révèle que 79% de la population de notre ville s’y oppose. Plutôt que d’ignorer ce malaise, il est essentiel d’y réfléchir attentivement.
Les familles et les aînés de Trois-Rivières peinent à boucler leurs fins de mois. Le prix des maisons et des logements explose, alors que les revenus stagnent. L’inflation fait mal au budget et les services ne sont souvent pas à la hauteur des attentes (pensons au déneigement, l’entretien des parcs et des rues, etc.). Dans ce contexte, imposer une nouvelle taxe n’est pas justifiable pour les citoyens déjà éprouvés, et je les comprends.
Mon devoir d’élue est d’être à l’écoute et de prendre des décisions qui ont du sens pour la population. Cette nouvelle tendance de « taxation à la pièce », appliquée dès qu’on a besoin d’argent pour boucler un budget, m’irrite au plus haut point. Nous avons eu droit à la taxe piscine et maintenant à la taxe sur l’immatriculation. Bien sûr, comme tout le monde, je suis emballée par les nouveaux projets et les perspectives d’avenir, mais je suis convaincue qu’il est impératif de gérer notre ville avec une vision d’ensemble et non avec des décisions à la pièce.
Le besoin exprimé par la STTR d’avoir un revenu prévisionnel m’avait d’abord conduite à être tentée par l’idée d’une taxe sur l’immatriculation. Aujourd’hui, ma pensée a évolué, d’autant plus que, sur les sommes perçues, le gouvernement du Québec (via la SAAQ) retient 200 000 dollars pour l’ouverture du dossier et un minimum de 60 000 dollars en frais administratifs annuels, pour un total de 260 000 dollars dès la première année. Ce sont des montants beaucoup trop importants en frais qui, je le rappelle, ne servent aucunement à combler les services aux citoyens.
Dans ce contexte, comment financer à long terme notre transport collectif? Ma vision est simple et claire : le projet de train à grande vitesse (TGV) est la clé du succès de notre croissance économique. En ce sens, l’appui financier conséquent des gouvernements du Québec et du Canada pour bonifier l’offre du réseau de transport en commun à Trois-Rivières est une nécessité absolue. De plus, ces fonds devront aider à renouveler nos infrastructures vieillissantes et à s’assurer que les services à la population sont à la hauteur des besoins.
Imaginez un train qui se déplace à 300 kilomètres à l’heure, entre Québec, Montréal et Toronto, en passant par Trois-Rivières… C’est difficile à imaginer, n’est-ce pas? L’arrivée d’une gare TGV aurait encore plus d’impact que la construction du pont Laviolette! Le développement de notre ville serait exponentiel. Ainsi, une planification sérieuse et étoffée sur 10 ans est indispensable, en plaçant la préservation de votre qualité de vie au cœur de ce projet visionnaire.
Pour atteindre cet objectif capital pour le développement futur, j’entends talonner les actuels ou futurs élus provinciaux et fédéraux afin de réaliser ce grand projet. À l’aube du 400e anniversaire de la fondation de Trois-Rivières, taxer l’immatriculation est une erreur de vision économique. Au lieu d’imposer un nouveau fardeau fiscal à la population de notre ville, il faut se préparer à rêver grand et à bâtir ensemble un avenir… à la vitesse du TGV!
Pascale Albernhe-Lahaie, cheffe de Trois-Rivières Ville Forte
Candidate à la mairie de Trois-Rivières
Conseillère municipale du district des Rivières